Le culte du pouvoir et des flingues support d’une pseudo volonté de démonstration fraternelle. à part ça, l’histoire, elle est où ?
Le style kitano peut sembler solennel, unique et créatif mais c’est pour mieux cacher la simple démonstration de violence et l’inutilité de l’ensemble, cinéma d’hypocrite ? Je ne promets rien mais tente de m’expliquer : gratuit, abusif, cynique, sans coeur sont les mots qui me viennent à l’esprit. Kitano se cache derrière une démonstration de la violence banalisée pour nous faire passer son pseudo message humaniste. Il devrait plutôt avouer qu’il adore l’ambiance gangsters et foncer tel John Woo, Miike et bien d’autres. Aniki est une parfaite tentative de banalisation de la violence que je ne peux m’empêcher de désapprouver tant elle se veut réaliste et confondante. Bien entendu, à la fin tout le monde meurt pour faire propre, pour que les consciences ne soient pas salies, démarche inutile et hypocrite, puisque tout le reste du film tente exclusivement de nous faire jouir devant le fait de prendre un flingue et de tirer sans attendre une balle dans un thorax qui explose. Voilà le paradoxe Kitano, mettre en exergue le désabus d’un tueur et nous le faire passer pour de l’humanisme. On y parle d’honneur et on y voit une boucherie. à côté de cela, l’histoire est inexistante. La « kitano’s touch » plait justement pour cette désinvolture face à la mort, cette violence d’un coup de pétard qui part à l’improviste à la suite de petits jeux ou de moments de quiétude, alors pourquoi diable nous montrer des personnages rêveurs, faussement simples, purs, vrais et tiraillés, qui font semblant de réfléchir à leur honneur. Ah oui, les méchants aussi sont des gentils cachés, mon cul oui. Au final, ça passe pour un film excitant alors qu’il ne se passe rien, et ça, ça me dérange.
05/03/2003
http://www.cinemasie.com/fr/fiche/oeuvre/brother/critiques.html