Le Jour des morts-vivants (Day of the Dead) 1985

dayofthedead

Ils ont bien changé depuis

4-25

Inutile de résister, quand je commence à regarder « La nuit des morts-vivants », « Zombie » et même « Le jour des morts-vivants » (je dis même parce qu’il est tout de même réputé pour être le dernier rejeton plus faible de sa trilogie), je vais jusqu’au bout avec entrain à chaque fois. Parce que seul Romero sait ce qu’est vraiment un zombie au fond, que dire ou ne pas dire sur les zombies, comment présenter un zombie. Romero, zombie king.

Dans un Romero, quand les zombies sont là, c’est déjà trop tard. On ne tente pas une sortie. Il n’y a pas de choix. On se terre ou on fuit. On ne slalome pas entre eux en courant tout égayé en tirant à la sulfateuse ou en rentrant dans une masse compacte avec un camion, encore moins si les zombies ont la mauvaise idée de courir. Non, quand les zombies approchent, c’est déjà trop tard. C’est le bain de gore Savini illico presto. Quand les zombies sont là, la mort est là. Inutile de faire péter plein de choses et de machins. C’est la mort qui est là. Leur teint blafard verdâtre reconnaissable entre tous en font la progéniture de Romero et de lui seul, cette menace innombrable au vague souvenir humain qui ne sait plus que marcher vers l’entre-dévorage telle une ultime résignation.

Un bunker militaire enterré, grisâtre, morne, morbide avec ses interminables tunnels cernés d’une réserve à zombies, dernier lieu humain survivant où la paranoïa et le vice sont contagieux, sert de refuge à une poignée de militaires et de scientifiques qui vont bien finir par s’entretuer si leurs points de vue continuent d’être aussi antagonistes. Le militaire veut charcler. Le scientifique veut trouver une solution.

Mais c’est déjà trop tard, tout le long on le sait, tout le monde le sait. Il ne reste déjà que le pire de l’âme militaire et le plus déséquilibré de l’âme scientifique en vie. Il ne reste presque déjà plus qu’un humain, ce cher Bub, ce zombie plus humain que tous.

Il reste aussi Lori Cardille qui joue bien son héroïne Sigourney Weaverienne, elle a assez de présence pour élever le débat. Les militaires sont caricaturaux mais ne sont au final que le reflet de la décrépitude qui règne dans ces couloirs. Restent encore le pilote de l’hélico et le mécanicien et leur dernier havre de paix qui subsiste au coeur de cette odeur de mort.

Quand les zombies sont très près, même le plus beuglard pousse un cri d’effroi découvrant l’inéluctable : c’est la fin, meurs en beauté impuissant et lâche que tu es, misérable bête humaine.

Romero quoi.

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